Fidèle à sa manière de fonctionner, la CFDT IBM a réuni ses militants et une partie de ses adhérents afin de se positionner démocratiquement sur la signature ou non du premier accord RCC à IBM France.
Après un long débat, riche et intense, la CFDT a décidé de ne pas signer cet accord.
Si la CFDT n’est pas opposée à ce que des salariés puissent quitter, de leur libre arbitre, la Compagnie dans de bonnes conditions, celles qui sont définies dans cet accord nous paraissent insuffisantes alors même que ce premier accord « RCC » risque de graver dans le marbre la base des (probables) futurs accords RCC.
En effet,
1. le nombre de suppressions d’emplois prévues au sein de certains départements / unités à l’effectif restreint pourrait in fine permettre de « cibler » certains salariés; celà risquerait alors d’engendrer une forte pression de la part du management sur ceux-ci,
2. à ancienneté égale, les indemnités proposées dans cet accord, notamment la prime de concrétisation rapide de projet, ne sont pas équitables selon le statut du salarié (cadre/non-cadre). Le plafonnement des indemnités est aussi plus bas que ce que proposaient les précédents plans de départs volontaires, notamment pour les salariés ayant une ancienneté élevée qui sont les plus à risque de ne pas pouvoir retrouver un nouveau contrat de travail en quittant IBM.
> La CFDT IBM pense qu’IBM France SAS a les moyens de proposer des conditions plus favorables afin de constituer une meilleure base d’accord pour les probables Ruptures Conventionnelles Collectives à venir.
3. la signature de ce premier accord RCC, demandé par la direction et négocié au « pas de charge », n’offre aucune contrepartie en retour.
> La CFDT demande notamment un engagement sur des budgets de formation transverses qui assurent l’employabilité et surtout, évitent à certains salariés de devenir « obsolètes » aux yeux de l’entreprise.
Cette Rupture Conventionnelle Collective est un n-ième plan de suppression d’emplois qui évite à l’entreprise de former aux nouveaux métiers les salariés dont le poste est en voie de disparaître.
Nous pensons que l’avenir d’IBM France passe par des embauches de nouveaux collaborateurs à la suite de ce RCC (par exemple 50% d’embauche du nombre de départ), en parallèle du départ progressif des salariés plus âgés.
En complément de cette RCC, la Direction d’IBM France a également prévu d’activer l’avenant 1 de la GPEC (que la CFDT IBM a signé) pour proposer des Mesures de Fin de Carrière afin d’atteindre son objectif de 94 suppressions d’emplois au 1er trimestre 2018. Les salariés d’IBM France qui sont à 36 mois ou moins de la retraite, pourront ainsi partir progressivement, en bénéficiant des conditions intéressantes et de bonnes garanties.