IBM France a mis à disposition des élus du Comité Social et Économique Central ses résultats financiers de 2020.
Sans surprise, le résultat IBM affiche un déficit de 183 millions d’Euros.
Mais une étude plus détaillée met en évidence que le résultat d’exploitation de 2020 est positif de 104,3 millions d’Euros !
(Celui de 2019 était de 109 M€.)
Alors d’où provient ce déficit abyssal? De manipulation comptables !
En effet IBM comptabilise des charges exceptionnelles sans précédent en 2020 : 237,8 millions. (en 2019, elles étaient de 84 M€)
L’analyse des comptes effectuée par la CFDT montre que la Direction d’IBM France, pour arriver à ce déficit global, a provisionné sur l’année 2020 212 millions d’€ pour le PSE de …. 2021 !
Sans cette provision comptable « anticipée », IBM serait bénéficiaire en 2020. Nos dirigeants ont visiblement fait appel à des fiscalistes doués et plein d’imagination !
Si on rajoute le cout du PSE volontaire de Montpellier en début 2020, nous ne pouvons que constater que les déficits sont créés artificiellement.
Sans ces coûts de restructuration, la participation aux bénéfices pourrait être déclenchée : la double peine pour les salariés…
D’ailleurs IBM confirme que l’année 2020 n’a pas été mauvaise : « Eu égard à ce contexte de crise inédite, IBM France affiche une baisse de son chiffre d’affaires modérée par rapport à l’exercice 2019. Aucune perte de valeur n’a été comptabilisée au 31 décembre 2020. »
La CFDT n’est pas dupe, cette manipulation des comptes n’a qu’un seul but : tenter de justifier un PSE en 2021. Ces manipulations sont d’autant plus incroyables que c’est le cout du PSE lui-même qui vient le justifier !
La CFDT constate également que les dirigeants d’IBM, conscients des manipulations, ne se sentent pas concernés par ce déficit artificiel :
- Les provisions pour coûts futurs liées aux attributions d’actions gratuites ont augmenté de près de 5% pour un montant au 31 décembre 2020 de 15,5 millions d’euros !
- Les charges relatives aux attributions d’actions gratuites s’élèvent à 9.5 millions d’euros en 2020 (Montant similaire à celui de 2019).
Il faut aussi noter que les 140 millions d’€ qu’IBM France a investi dans les capitaux de filiales (pour la plupart des sociétés IBM dans le monde) n’ont pas rapporté 1 centime, au contraire ces investissements ont coûté 1,6 millions d’Euros…
Sur un plan purement financier, que penser de ces investissements qui dans d’autres contextes auraient, a minima couté le poste de celui qui les a réalisés ?
Non décidément, la vache à lait que représente IBM France n’est pas encore tarie et elle continue de servir les intérêts financiers de quelques privilégiés…
En attendant, ce sont les salariés qui paient les pots cassés avec des plans de restructuration annuels financés sur leur dos.