Les élus du CSE Central ont été informés de la situation économique et financière de l’entreprise IBM France et ont donné leur avis lors du CSE central du 24 septembre 2025.
« La CFDT constate les écarts entre les promesses et la réalité… et invite IBM à joindre les actes à la parole. »
Voici la déclaration de la CFDT faite lors de ce CSE central.
La CFDT remercie le cabinet ORSEU pour ses travaux et les élus de la commission économique pour leur analyse et voudrait souligner les points suivants :
1) La CFDT constate qu’IBM maintient sa politique forte de distribution de dividendes aux actionnaires.
Par contre, la politique d’augmentation salariale indigente ne permet pas de récompenser collectivement la contribution de l’ensemble des salariés d’IBM France SAS aux performances de l’entreprise.
En outre, la pression, voire les objectifs (quotas) inatteignables assignés aux forces commerciales, privent ces salariés de leurs commissions, impactent leur motivation et mettent en danger leur santé.
La division consulting souffre d’un manque de volume d’affaires signées conduisant un « Bench » élevé et durable, avec le harcèlement des salariés sans mission sans que les moyens leurs soient donnés de manière suffisante pour améliorer leur employabilité.
Dans les fonctions de support, la politique annoncée du « client zéro » cache en réalité des transferts de missions vers les pays à bas coûts comme l’Inde, une pression accrue sur les salariés, une internationalisation et une verticalisation des équipes et de leur management.
Tout ce système conduit à accroitre la pression sur les employés, et s‘y ajoute la pratique de mise sous PIP (performance improvment plan) d’un pourcentage conséquent de salariés.
Cela entraîne des conséquences sur leur santé et leur sécurité, notamment en termes de risques psycho-sociaux, qu’il devient nécessaire de prendre en compte pendant que le partage des bénéfices ne s’opère plus en dehors du cercle : actionnaires, corporation et exécutives.
2) La France fait beaucoup d’efforts pour les entreprises et pour accueillir des entreprises étrangères sur son territoire ; elle est devenue un pays aussi attrayant pour les entreprises que les autres pays européens, hormis les paradis fiscaux.
Pourtant, la politique d’IBM en matière de prix de transfert entre la France et d’autres entités du groupe impacte la performance économique telle qu’elle est vue dans les comptes de la société IBM France SAS et conduit, entre autres éléments, IBM France SAS à payer moins d’impôts en France que ce qu’elle devrait alors qu’elle bénéficie, par ailleurs, du soutien des pouvoirs publics.
Cette année, le CSE et la CFDT ont constaté le changement de taux de commissionnement d’une partie de l’activité software au détriment des résultats d’IBM France 2024.
La CFDT considère que les entreprises et notamment les grands groupes doivent pleinement participer à la solidarité nationale, surtout dans le contexte d’une situation de plus en plus préoccupante sur l’environnement et le climat et de l’appauvrissement d’une partie de notre population et notamment des plus fragiles.
IBM indique dans le manifeste RSE, que la “Responsabilité Sociétale des Entreprises est une de ses priorités”, mais la CFDT s’interroge si cette politique de prix de transfert et de commissionnement est éthique, responsable et de nature à susciter la confiance et si elle permet une inclusion citoyenne d’IBM France dans la société.
Ces pratiques relèvent-elles de l’équité dans la rétribution des efforts de tous les contributeurs aux performances d’IBM corporation ?
La CFDT en appelle à la raison et à la décence et à ce qu’IBM joigne les actes aux intentions exprimées dans le manifeste RSE et se montre une entreprise responsable envers la société et envers ses salariés. »